L’Europe du XVIe et XVIIe siècle a été marquée par de violentes chasses aux sorcières, et parmi les procès les plus terrifiants figure celui de Merga Bien, une femme allemande exécutée en 1603. Son histoire illustre l’ampleur de la paranoïa qui s’était emparée des autorités religieuses et judiciaires de l’époque.
Qui était Merga Bien ?
Merga Bien était une femme aisée vivant à Fulda, en Allemagne. Elle avait été mariée trois fois et était enceinte lorsque son procès pour sorcellerie débuta. Son statut social ne la protégea pas des accusations, bien au contraire : sa richesse attisa les jalousies et fit d’elle une cible idéale dans un climat où les dénonciations étaient encouragées.
L’Inquisition et l’Accusation de Sorcellerie
En 1602, le prince-abbé Balthasar von Dernbach décide de relancer une violente chasse aux sorcières à Fulda. Sous son influence, de nombreuses personnes, principalement des femmes, sont arrêtées et jugées pour sorcellerie. Merga Bien est dénoncée et arrêtée en 1603.
Les accusations portées contre elle sont absurdes : on l’accuse d’avoir tué son second mari et ses enfants par sorcellerie, d’avoir participé à un sabbat démoniaque et d’avoir conçu son enfant actuel avec le diable lui-même. Comme souvent dans ces affaires, la torture est utilisée pour obtenir des aveux.
Brisée par les souffrances infligées, Merga finit par « confesser » qu’elle était une sorcière. Ce prétendu aveu signe son arrêt de mort.
Un Déni de Justice
Malgré sa grossesse, ce qui aurait normalement dû suspendre l’exécution selon les lois de l’époque, Merga Bien est condamnée au bûcher. En automne 1603, elle est brûlée vive, victime d’un système judiciaire implacable où l’accusation de sorcellerie ne laissait aucune chance à la défense.
Un Exorcisme de la Peur
Le cas de Merga Bien est emblématique des persécutions orchestrées sous l’Inquisition et des chasses aux sorcières qui ont ravagé l’Europe. Son histoire nous rappelle comment la peur et la superstition ont conduit à la mort de milliers d’innocents, souvent sur fond de conflits religieux et de jeux de pouvoir.
Aujourd’hui encore, son nom est évoqué parmi les tragédies de la chasse aux sorcières en Allemagne.
