Au cœur du XVIe siècle, en pleine époque des grandes chasses aux sorcières, un nom circule de bouche à oreille dans les ruelles de Rouen : Jeanne Harvilliers. Sage-femme respectée par certaines, redoutée par d’autres, elle incarne l’archétype de la femme libre et guérisseuse que l’Inquisition n’a jamais toléré.
Une femme de savoir… et de soupçons
Jeanne possédait un savoir ancestral hérité des campagnes normandes : plantes médicinales, soins pour les femmes enceintes, onguents mystérieux… Ses remèdes faisaient des miracles là où les médecins échouaient. Mais dans une époque où toute connaissance non officielle était suspecte, son art devint vite une menace.
Des voisins la dénoncent : ils l’accusent de faire mourir les enfants qu’elle n’a pas réussi à sauver, de jeter des sorts aux récoltes, de converser avec des esprits. Elle est arrêtée, torturée, forcée à avouer ce qu’elle n’a jamais commis.

Le procès et la condamnation
En 1578, son procès s’ouvre à Rouen. Les témoignages sont contradictoires, mais la peur domine. On veut une coupable. Jeanne est jugée pour sorcellerie, magie noire et pacte avec le diable. Elle sera condamnée à mort et brûlée vive, comme beaucoup d’autres femmes avant et après elle.
Une mémoire qui survit
Aujourd’hui, le nom de Jeanne Harvilliers résonne encore dans la mémoire ésotérique. Elle est l’une de ces femmes dont l’âme plane sur les rituels modernes. Lors du Sabbat des Sorcières, son esprit est symboliquement présent parmi nous – gardienne de la justice oubliée, protectrice des femmes libres, témoin des abus d’un autre temps.